Luca Gabbiani, directeur du Centre de l’Ecole Française d’Extrême-Orient, Pékin
22 novembre 2012
Salle 703, Institut d’histoire et de philologie, Academia Sinica
Comment la ville de Pékin fut-elle gouvernée sous la dynastie des Qing, dans un pays où la ville semble ne pas avoir de réalité administrative ? Après avoir dressé un portrait historique inédit de cette métropole hors du commun, Luca Gabbiani décrit au plus près le fonctionnement des instances du gouvernement urbain, dominées par le fait impérial mandchou. Les domaines de la sécurité, de la justice et de la fiscalité sont au cœur de cette gestion, de même que l’assistance publique et l’entretien des infrastructures urbaines telles que la voirie.
Un éclairage est porté sur les réformes profondes engagées au début du XXe siècle, ouvrant des perspectives aussi saisissantes que peu conformes aux opinions communément admises. Laboratoire de ces efforts de modernisation, Pékin a servi de modèle et d’étalon à d’autres villes du pays. Demeuré largement dans l’ombre jusqu’à présent, cet apport contredit l’idée communément admise, qui voudrait que l’expérience pékinoise au cours des dernières décennies du régime impérial n’ait eu qu’une incidence marginale, sinon négative, sur la transformation du pays et sur l’édification de son futur.