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Entre le mondial et le local : inter-référencement urbain et évolution d’un méga-projet sino-sud-africain

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En 2012, le promoteur chinois Zendai a fait l’acquisition d’un terrain de 1 600 hectares dans le quartier de Modderfontein à Johannesburg, et a annoncé son projet de développer un nouvel aménagement urbain de grande envergure. Après avoir fait appel à un cabinet de design chinois, l’entreprise a publié une série d’images de synthèse. En s’appuyant sur ces images, les médias et de nombreux habitants de la ville ont perçu ce site comme typiquement « chinois » et ancré dans une vision futuriste et spéculative de l’urbanité. En même temps, des travaux de recherche africains en urbanisme ont concentré leur attention sur des projets d’envergure similaires sur l’ensemble du continent, et ont continué à analyser leurs conséquences. En s’appuyant sur ces deux interprétations du projet de Modderfontein, cet article s’intéresse à ce site comme traduisant à la fois l’expression de tendances mondiales (par exemple le renforcement de la collaboration sino-africaine, les approches inter-référencées du développement urbain dans tous les pays du Sud), et de facteurs spécifiques au lieu et au contexte. Ainsi, nous mettons l’accent sur la dimension ordinaire du projet pour saisir comment l’idée de créer un centre économique mondial ultra-moderne enraciné dans les expériences et les pratiques d’un promoteur basé en Chine, a finalement été influencée par les initiatives de consultants internationaux et par la Ville de Johannesburg. Nous argumentons que Modderfontein devrait être considéré comme une forme évolutive d’urbanisme où des éléments perçus comme chinois ont disparu au cours du développement du plan d’urbanisme. Nous soutenons que les dimensions socio-matérielles du projet reflètent plutôt un urbanisme typiquement sud-africain.


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